De la terre au bronze : un bestiaire signé Sophie Verger

Expositions temporaires

16 Avr. 2022 26 Juin. 2022

Enfant, la découverte d’un atelier abandonné dans le jardin de sa grand-mère et un goût précoce pour le dessin furent en partie les ferments de l’éveil artistique de Sophie Verger. Plus tard, la rencontre avec des lieux comme l’atelier de Bourdelle, de fréquentes sorties au Louvre ainsi que les encouragements du sculpteur Étienne Martin aux Beaux-Arts l’ont amenée naturellement à la sculpture. Portée par la capacité d’émerveillement de l’enfance, Sophie Verger s’aventure dans le monde animalier et développe une réflexion sur les voies que ce thème permet d’explorer à la fois sur le plan esthétique, symbolique, affectif et érotique.

L’artiste cherche le point d’équilibre où l’animal existe par lui-même et se sert de ses particularités anatomiques pour évoquer une situation. Les défenses de l’éléphant de mer qui emprisonnent sa femelle sont une belle image du sort réservé à quelques femmes ; une trompe qui pousse ou retient un éléphanteau parle des rapports enfants/parents tandis que les rondeurs de l’hippopotame suggèrent une vénus préhistorique. Dans le même ordre d’idée, elle a choisi la girafe pour exprimer la féminité et tente avec cet animal, puissant et gracieux à la fois, de raconter des histoires de femmes.

Ainsi, son travail puise dans le réservoir culturel « passé-présent » pour parler du vivant et des hommes par le biais du masque animal, unissant l’homme et la bête dans un même ressenti. En ce sens, il est intemporel. Tous ces êtres hybrides du passé lui permettent de construire un monde imaginaire bien à elle, au présent. Interroger la terre, se laisser surprendre, créer de l’émotion avec pour point d’appui le souci du rapport des formes, voilà son travail d’atelier. La sculpture est histoire d’amour, de sensualité, qui permet de communiquer d’inconscient à inconscient. C’est assez simple dans le fond…

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